Le Protestantisme

Déjà depuis le 12ème siècle, périodiquement, un courant d’idée veut remettre la Parole de Dieu au centre de la foi. Ces précurseurs sont : Pierre Vadès (1140-1217) et ses Vaudois, John Wyclif (1328-1384), Jean Huss (1369-1415) et, un peu plus tard, le franciscain Savonarole.

Mais, l’histoire du protestantisme prends son véritable essor avec la recherche désespérée de la certitude du salut d’un moine originaire de Saxe et docteur en théologie : Martin Luther (1483-1546). En travaillant la Bible, pour préparer ses cours, Luther redécouvre peu à peu que le salut ne se monnaie pas (époque des indulgences), ne se mérite pas (œuvres, doctrine du purgatoire), mais qu’il est accordé gratuitement par Dieu à celui qui croit en Jésus-Christ. Ébloui et libéré intérieurement, il commence à enseigner le salut gratuit. Ceci lui valu l’excommunication et il ne dû sa survie qu’à la protection de son Prince. Très prolifique, ses plus célèbres écrits sont : les 95 Thèses sur les Indulgences, placardées sur la porte de son église, une traduction de la Bible en allemand courant, le Petit et le Grand Catéchisme.

Contemporain de Luther, le curé de la collégiale de Zurich, Huldrych Zwingli (1484-1531), ne doute pas de son salut, mais il recherche le pardon de Christ en constatant la difficulté de vivre la sainteté et de lutter contre sa nature humaine. Beaucoup plus engagé dans la vie publique et même politique, il trouvera la mort, pendant la conquête du Canton de Zurich par les cantons catholiques, alors qu’il assiste les blessés et agonisants, sur le champ de bataille de Kappel.

Également contemporain des précédents, Jean Calvin (1509-1564), français de naissance, réfugié en Suisse. Calvin rencontre des luthériens pendants ses études universitaires. Véritablement assoiffé de vérité, il la recherchera dans les Écritures ce qui fera de lui un très billant théologien de la Réforme.

Le français Théodore de Bèze (1519-1605), d’abord simple sympathisant, sera appelé par Dieu au travers de ses tourments du corps et de l’âme. Il partira pour Lausanne où il sera le second de Calvin et, après la mort de ce dernier, il dirigera l’Église de Lausanne. Son œuvre littéraire est importante et principalement sa traduction des Psaumes. Il a été pendant les guerres de religion le chef spirituel des Huguenots.

En France, les Huguenots (ou réformés) ont vu le protestantisme se développer dans le climat favorable de la Renaissance (15-20% des français étaient protestants) mais la fin de cette période n’a plus vu que les persécutions (les dragonnades), massacres (la Saint Barthélemy) et guerres de religions qui obligeront les protestants à l’exil (Angleterre, Pays-Bas), à vivre leur foi dans la clandestinité ou à se regrouper dans des régions de France plus isolée (Cévennes, Ardèche).

Cette situation a prévalu jusqu’en 1789. Le Concordat de 1801 organisera le temporel des cultes par la Loi Organique des Cultes et la Loi de 1905 séparera l’Église et l’État achevant, ainsi, la liberté de Culte.

La situation de la Réforme en Belgique (appelée les Pays-Bas du Sud à cette époque) fut comparable bien que ses débuts furent plus difficiles (Nous avons le triste privilège d’avoir les 1er martyrs de la Réforme) car c’était l’époque de Charles Quint et de l’inquisition espagnole. Les Gueux (ou protestants) sont, malgré la persécution, près de 20% de la population. La Réforme a donc aussi connu son émigration, principalement vers les Pays-Bas du Nord, libéré par les Gueux après de nombreuses batailles. Bien qu’il soit resté quelque région principalement protestante, il faudra attendre le dernier quart du 18ème siècle pour arriver à la liberté de Culte. La Constitution belge a intégré la loi organique de Napoléon Bonaparte et officialisé la liberté de Culte dans une séparation de l’Eglise et de l’État mais en participant financièrement à l’entretien des Cultes reconnus.

Il faut noter que si le Protestantisme apparaît comme une Église aux aspects multiples, son unité tient à trois affirmations :

  • L’autorité souveraine de la Bible en matière de Foi,
  • Le salut par la Foi qui est un don de Dieu. Les œuvres bonnes ne sont donc pas la cause du salut mais la conséquence.
  • La force du témoignage intérieur de l’Esprit Saint par lequel le croyant saisit la parole de Dieu exprimée dans les livres Saints de la Bible.

Les Évangéliques

L’Église primitive, celle du Nouveau Testament, était « évangélique » dès le premier siècle. En effet, elle se fondait uniquement sur l’enseignement de Jésus-Christ et de ses apôtres ainsi que des textes de l’Ancien Testament.

Au cours des siècles, malgré les égarements et parfois les persécutions, il s’est toujours trouvé des hommes résolument attachés au message originel de l’Évangile.

Au 16° siècle, éclate la Réforme protestante et anabaptiste, où la Bible redevient, pour des millions d’hommes et de femmes, l’unique et souveraine source d’autorité. De ce courant naîtra ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui les « Églises Évangéliques ». Elles sont l’illustration de la sentence des fondateurs de la Réforme : (en français) « Église réformée toujours en train de se réformer ».

C’est donc un mouvement, actuellement majoritaire au sein du monde protestant, comprenant de nombreuses dénominations dont les tendances peuvent sembler hétéroclites, mais qui ont en commun des convictions et des pratiques évangéliques bien réelles.

Les évangéliques se caractérisent des autres protestants par leur insistance sur deux points :

  • Ils croient que la Bible est la Parole de Dieu et que, par conséquent, elle est l’autorité souveraine pour toutes les questions de foi et de vie.
  • Selon l’enseignement du Christ et des apôtres, ils croient qu’on ne naît pas chrétien, mais qu’on le devient par un acte de foi personnel en Jésus-Christ, mort et ressuscité pour nous : c’est la nouvelle naissance.

C’est de ces deux points que découlent les six articles de foi évangéliques constituant le fondement des différentes tendances : la suprématie de l’Écriture Sainte ; la souveraineté de Jésus-Christ ; la seigneurie du Saint-Esprit ; la nécessité de la conversion ; la priorité de l’évangélisation ; et enfin, l’importance de la communion fraternelle.

  • La suprématie de l’Écriture Sainte. La Bible est la seule source de la légitimité religieuse : c’est le fameux principe de  » Sola Scriptura » (L’Écriture seule)
  • La souveraineté de Jésus-Christ. C’est le « Solus Christus » (rien que Christ comme chef de l’Église)
  • La seigneurie du Saint-Esprit.
  • La nécessité de la conversion. C’est l’exclusivité de la médiation salvatrice du Christ en tant que sacrifice propitiatoire pour chaque personne ; aucun compromis ne peut être fait quant à l’importance de Jésus-Christ pour le salut de tous les hommes de toutes les cultures.
  • La priorité de l’évangélisation. Puisque l’Évangile est le seul moyen de salut pour tout homme et toute femme, il s’ensuit que ceux qui connaissent son message aimeraient le partager avec le plus grand nombre de ses contemporains au près (évangélisation) et au loin (mission).
  • L’importance de la communion fraternelle. La participation à la vie d’une communauté est fortement encouragée et l’aide à la détresse d’autrui est affirmée avec insistance tout comme l’était l’Église primitive.

Le Pentecôtisme

C’est au début du 20 ° siècle que le pentecôtisme est né, non comme une religion nouvelle, mais comme un retour aux sources de la spiritualité biblique. Il suffit de parcourir les pages des Actes des Apôtres pour s’en convaincre : parler en langues, prophéties, visions, révélations, guérisons, tout ce qui caractérise les églises pentecôtistes s’y trouve déjà. Et pour cause : le pentecôtisme moderne, d’inspiration fondamentaliste, ne cherchait pas à innover, mais plutôt à revivre et à remettre en pratique tout ce qui est écrit dans le Nouveau Testament.

C’est donc dans la soirée du 31 Décembre 1900, à Topeka, dans le Kansas aux États unis, qu’un groupe de chrétiens méthodistes avides de découvrir la Parole de Dieu, fait l’expérience du Baptême du Saint-Esprit et du parler en langues. Le pasteur de ce groupe répondait au nom de Charles Parham.

Un autre étudiant de Charles Parham, W. Seymour, organise des réunions à Azuza Street en 1906 à Los Angeles. Il s’y passe des choses si extraordinaires que la presse s’en fait l’écho. C’est le début de l’essor du pentecôtisme.

Il n’y a cependant pas de fondateur du pentecôtisme. Ses leaders les plus connus ont justement été connus parce qu’ils sont entrés dans cette mouvance, non parce qu’ils l’ont créée. On peut simplement constater qu’au sein du monde évangélique, un courant axé sur l’attente d’une seconde expérience appelée baptême de l’Esprit a débouché sur l’expérience de Topeka.

Le Pentecôtisme fait donc référence à l’expérience biblique de la Pentecôte conformément à l’Écriture et notamment au livre des Actes des Apôtres au chapitre 2. C’est ainsi qu’on appellera ce mouvement qui connaîtra, dès sa naissance un essor extraordinaire. En 1904, apparaît au Pays de Galles un mouvement connu sous le nom de » Réveil du Pays de Galles « .

C’est en 1930 que le Prédicateur anglais Douglas Scott arriva en France et en Belgique et propagea le message de la pentecôte. Le Saint-Esprit confirma le message de la Bonne Nouvelle de façon spectaculaire, et Douglas Scott resta sur le sol français et Belge pendant plusieurs années. Après avoir trouvé accès dans quelques Églises et auprès de plusieurs responsables protestants, il fut l’un des principaux artisans de l’implantation de l’Église de Pentecôte.

Aujourd’hui, de nombreuses communautés sont héritières de ce mouvement né au début du vingtième siècle, avec parfois de légères nuances doctrinales.

L’Église ELIM

L’église Protestante Évangélique « ELIM », membre du mouvement ELIM, tire ses origines du Pentecôtisme. Nous croyons donc à une seconde expérience appelée » Baptême dans le Saint-Esprit « , qui confère à ceux qui l’expérimentent une puissance pour le témoignage de l’évangile. Cette puissance se caractérise par la manifestation des dons spirituels tels que décrits dans le livre des actes et l’épître aux Corinthiens; ceux-ci sont donnés par l’Esprit-Saint de la manière dont il le désire.